Devenir membre

Témoignage - Des tests d’ADN dans ma quête pour retrouver mes parents

Tiré d’un article paru dans « Le Flanc Parlé », mai 2023

 

Des tests d’ADN dans ma quête pour retrouver mes parents

 

Je m’appelle Line et je suis toute nouvelle parmi la grande famille Coté.

Je vous explique. Je suis adoptée.

Je fus adoptée à l’âge de 1 mois par une très bonne famille. Je n’aurais jamais pu mieux les choisir mais...je suis très curieuse; alors j’ai toujours voulu connaître mes origines.

 

Au Québec, quand nous sommes adoptés, nous avons tous un dossier plus ou moins complet et véridique au Centre Jeunesse. A notre majorité, nous pouvons demander l’accès à ce dossier qui contient des informations non-identitaires sur nos parents biologiques. Vers l’âge de 20 ans, j’ai fait venir mon dossier du Centre Jeunesse. Dossier qui ne contenait peu d’informations. Je suis née en 1961, l’assurance-maladie n’existait pas. C’était les filles mères qui ne donnaient que les informations qu’elles voulaient bien transmettre.

 

Dans mon dossier, on y mentionnait que mon père biologique, au moment de ma naissance en 1961, avait 61 ans. Il était célibataire, il venait d’une famille nombreuse et il était épicier. Il avait les cheveux gris et les yeux bleus.

 

Quant à ma mère, on mentionnait qu’elle avait 44 ans en 1961. Elle était célibataire, opératrice de machine à coudre et que son père était décédé d’un cancer. Elle avait 2 frères et 3 sœurs. Sa famille était au courant de sa grossesse.

 

Plein de scénarios se bousculent dans ma tête... Un père de 61 ans et une mère de 44 ans, célibataires ?? Ce n’était pas une erreur de jeunesse...mais une erreur de vieillesse ! Peu de chances de les trouver avec si peu de renseignements...

 

Dans les années 80, suite à la pression populaire, le gouvernement permet la réunion des adoptés et de leurs parents biologiques, si les deux parties en font la demande. Je fais donc ma demande qui obtient une fin de non-recevoir car mes deux parents en 1980 sont déjà décédés.

 

Les années passent, mais pas mon envie de retrouver mes origines.

Et voilà qu’un jour j’écoute un reportage à la télévision américaine qui parle des tests ADN qui permettent aux adoptés de retrouver leur origine. Je me lance dans le projet.

 

Je fais faire un test ADN par le site de généalogie Ancestry et je reçois les résultats et je n’y comprends rien. Je m’inscris donc à des formations pour valider les résultats obtenus. Voilà que j’ai une parité avec un américain nommé J. Vodhanel, une parité de 543 centimorgans - plus le nombre de centimorgans est élevé, plus le lien est proche -  il serait donc un cousin de premier degré, soit un 1C1R. Son arrière-grand-père serait mon grand-père.

 

Je suis très surprise. M. Vodhanel demeure en Californie et est un homme d’affaires. Comment pouvons-nous être cousins ? J’examine avec minutie l’arbre généalogique de ce cousin et je m'aperçois que sa grand-mère est une dame Alain de Québec.

 

Je n’ai pas de difficulté à retrouver dans son arbre généalogique un épicier né en 1899, décédé en 1978, issu d’une famille nombreuse. Mais en 1961, contrairement à ce qui est mentionné à mon dossier, il était bel et bien marié. Sûrement un pieux mensonge ! Je viens de trouver mon père : Lucien Alain (Photo)

 

Je suis contente mais aussi un peu déçue. Un père c’est important, mais je cherchais plus ma mère car j’ai passé 9 mois en sa compagnie. Mais c’est un départ !

 

Je trouve la notice nécrologique de mon père et je constate qu’il a une fille unique : Jeannine qui a 88 ans et moi, 58 (Photo1). Je contacte Jeannine pour lui demander si elle accepterait de passer un test ADN car je pense que son père pourrait aussi être mon père. À ma grande stupéfaction, Jeannine accepte avec humour de subir un test d’ADN. Depuis, nous avons été les meilleures amies du monde jusqu’à son décès.

Et ma mère ? Comment la trouver ?

J’examine mes résultats et je trouve des indices. Si je trouve le lien qui les unit, ces indices devraient me permettre de trouver l’identité de ma mère biologique.

 

Voici ces indices :

  1. Mon test indique que j’ai une ethnicité avec 25% de Britannique. Je dois donc avoir des ancêtres anglais. Comme du coté de mon père, il n’y a aucun anglais, ça doit se trouver du côté maternel.
  2. J’ai plusieurs cousins américains très éloignés, qui semblent avoir en commun la famille East.
  3. J’ai plusieurs cousins éloignés qui viennent tous de la famille Blouin de l’Ile d’Orléans. Le couple d’ancêtres communs semble être ÉDOUARD ET JULIE BLOUIN.
  4. Je retrouve aussi un cousin de la famille Crépault, mais avec seulement 99 cm. Notre lien pourrait se trouver aux alentours de 1800.

 

J’examine ces nouvelles données pendant 2 ans sans réussir à trouver le lien qui les unit. Et puis un bon matin, j’ouvre mon compte et j’y trouve une nouvelle parité : Mme N. Coté !

 

Cette nouvelle parité est une cousine éloignée au 4e degré environ qui, sans le savoir, me permettra de trouver ma mère. Une nouvelle cousine avec qui je partage 143 cm.

 

Très rapidement, je me rends compte que ma relation avec Mme Coté se trouve du côté de son père. Je découvre qu’un FERDINAND COTÉ (1833-1941) a marié DARIE EAST (1838-1904).

 

Darie East est la fille de Charles East (1797-1887), né au Yorkshire, Angleterre. Ça pourrait très bien expliquer mon ethnicité britannique.

 

Je construis un arbre avec TOUS les descendants de ce couple. Un patient travail comme vous pouvez l’imaginer. Et parmi les descendants, je trouve : ALBHÉRIC COTÉ MARIÉ AVEC ALBERTINE CRÉPEAU.

 

Je viens de trouver le lien avec mon cousin Crépeau. La mère d’Albertine, s’appelle Arthémise Blouin, et les parents d’Arthémise sont Édouard et Julie Blouin ! Je viens de retrouver mes grands-parents et parmi leurs six enfants, se trouve ma mère : CARMEN COTÉ !!!

 

Je l’ai enfin trouvée !

 

Il faut que je la voie. Elle est décédée, mais il me faut une photo pour que je puisse la voir une fois dans ma vie. Je ne vous décrirai pas ici toutes les misères que j’ai eu à trouver cette seule photo, ça m’a pris des mois. Mais j’ai enfin une photo. Une seule photo !

 

Je vous la présente (photo2), voici ma belle petite maman. Après plusieurs décennies et des milliers d’heures de recherche, je l’ai enfin trouvée. Je suis en paix. Elle m’a porté en elle jusqu’à la vie et je la porte en moi à jamais.

 

 

Je vous invite donc à faire un test ADN, pour valider vos informations, échanger avec de nouveaux cousins et qui sait, peut-être serez-vous la personne qui sera la clé de l’énigme pour quelqu’un.

Et si jamais parmi vous, quelqu’un voudrait bien partager des photos de la famille de ma mère Carmen, ça me comblerait de bonheur.

 

 

 

 

Vous souhaitez faire
la différence?

Liens utiles
Toujours actifs
© 1996-2024 Mouvement Retrouvailles - Tous droits réservés | Conception de site web par TactikMedia
crossmenu